A STACADA

Reproduction historique "A Stacada" 28 juillet 2019


La spectaculaire A STACADA qui se déroule à Breil sur Roya tous les quatre ans, le troisième ou quatrième dimanche de juillet, n'est pas de caractère folklorique, comme les nombreux spectacles estivaux circonstanciels improvisés pour des besoins touristiques. Il s'agit d'une tradition ancestrale que les Breillois organisent depuis longtemps et qui porte ce curieux nom d'A Stacada, venant du breillois " attacher, ligoter ".

  


Le programme

  • 6 heures :Réveil des habitants par les fifres et tambours.6 heures 30 Rites du Tambour-Major, de la Cantinière et de l'Espailleur.
  • 6 heures 30 : Les révoltés se rassemblent place de l'église, face à la Milice locale.
  • 9 heures :Arrivée du Seigneur, du Couret et de l'escorte de cavaliers Turcs .
  • 9 heures 30 :Après avoir entendu les récriminations des habitants de Breil, le Seigneur ordonne aux Miliciens et aux Turcs d'aller se saisir du Bayle et de ses complices qui ripaillent à la Coupéra. Le Bayle et les notables s'enfuient à l'arrivée de cette troupe.Après un premier combat ils sont capturés et jugés. Danse de l'Espailleur. Le cortège retourne au village.
  • 10 heures 30 :Le Bayle et ses complices s'enfuient vers la Porte de Gênes et sont poursuivis par les Miliciens et les Turcs. Combats et capture des fugitifs. Ils sont attachés ( Stacada ) et conduits devant les Juges et le Seigneur.
  • 11 heures :Jugements et condamnations.
  • 11 heures 30 :Destructions des barricades érigées dans les vieilles rues par les partisans des condamnés.
  • 12 heures 30 :Fin de la tradition matinale.

  Après midi.

  • 15 heures 45 :Défilé des acteurs bénévoles qui se rendent sous le chapiteau du lac pour exécuter les danses de réconciliation d'A STACADA

  En soirée

  • A 22 heures : Grand bal champêtre.

PRÉSENTATION D'A STACADA D'BREIL

Par Pierre OZENDA,
Président du Comité d'A STACADA.

La spectaculaire A STACADA qui se déroule à Breil sur Roya tous les quatre ans, le troisième ou quatrième dimanche de juillet, n'est pas de caractère folklorique, comme les nombreux spectacles estivaux circonstanciels improvisés pour des besoins touristiques. Il s'agit d'une tradition ancestrale que les Breillois organisent depuis longtemps et qui porte ce curieux nom d'A Stacada, venant du breillois " attacher, ligoter ". Elle est très certainement une des plus anciennes traditions du Comté de Nice. Le plus ancien document connu jusqu'à ces dernières années était une délibération municipale autorisant cette manifestation à la fin du XIX°siècle.. Mais c'est seulement une dizaine d'années avant la fin du XX° siècle qu'un de nos compatriotes, effectuant des recherches historiques sur le passé de Breil, a découvert des documents qui l'ont conduit à penser qu'ils relataient , le fait fondateur de cette tradition ainsi que d'autres événements circonstanciels qui, au cours des siècles, l'ont transformée. Il s'agit d'abord d'un parchemin du XII° siècle, puis de l'analyse d'un second parchemin faite par l'éminent chartiste Gustave Saige1 , ainsi que d'autres pièces d'archives des XVI, XVIII et XIXèmes siècles.

Il est à peu près sûr maintenant que ces diverses pièces confirment les hypothèses faites sur l'origine du nom de la Place Rouge, improprement traduit en place Rousse2 , et que ce serait sûrement sur cet emplacement qu'aurai eu lieu la tragédie de la fin du XII° siècle. Drame qui a donné naissance à une commémoration laquelle a été transformée et adaptée au cours des dix siècles suivants en fonction d'autres événements.

C'est ainsi qu'avec le temps et les vicissitudes subies par le peuple de Breil, A STACADA est devenue le symbole de leur protestation contre toutes les formes de servitude. Toutefois, comme ils ne pouvaient l'exprimer qu'un seul jour par an sans crainte d'encourir les foudres de leurs édiles et des notables, les Breillois pouvaient manifester leurs griefs et ressentiments à l'encontre du comportement abusif de ces derniers, le lundi veille du Mardi-Gras.

Ne pouvant cependant interdire cette journée de contestation ancestrale, le pouvoir local mis en cause à travers cette manifestation populaire en avait néanmoins réglementé l'exercice comme l'indique l'arrêté municipal4 du 7 février 1886 l'autorisant en ces termes: <<... faire la Stacada dans la forme et suivant les usages locaux pratiqués jusqu'à ce jour >>>

Cet esprit contestataire était toujours présent une trentaine d'années plus tard puisqu'on le trouvait publiquement exprimé dans l'affiche5 éditée à l'occasion des festivités du carnaval de 1914 laquelle annonce pour le lundi 23 février: << L'Estaquada ... qui représente la Révolte des Serfs contre les Seigneurs du pays >>

On sait d'ailleurs grâce aux témoignages de vieux breillois aujourd'hui disparus, qu'au début du XX° siècle aucun bourgeois, même petit, ne daignait participer à cette manifestation jugée trop ''populaire'' .

Cependant, l'évolution des mœurs au cours du XX° siècle a remplacé la rigueur de l'exécution ancestrale en y apportant une touche de légèreté. Et c'est ainsi que pour continuer à maintenir l'esprit de cette tradition, depuis les reprises de 1947 et de 1960, les Breillois ont choisi comme symbole l'exercice du droit de cuissage, abusivement pratiqué par certains de leurs notables, en particulier les bayles représentants du souverain, jusqu'à l'arrivée des soldats de la Révolution.

Autrefois, quand A Stacada se déroulait la veille du mardi gras, les acteurs se réunissaient chaque fin de semaine, deux ou trois mois à l'avance, dans un local privé. Accompagnés par leurs épouses, ils répétaient les danses de l'après midi et en profitaient pour comploter.

C'est en 1960, à l'occasion des grandes festivités du centenaire du rattachement du Comté de Nice à la France, que A Stacada a eu lieu en juillet. Mois où elle a été maintenue depuis.

-oOo-

La représentation de cette tradition débute tôt le matin. Dès 6 heures 30, les fifres et les tambours, que dirige le Tambour major, parcourent les rues de Breil pour en réveiller les habitants. C'est l'appel à la révolte. Ces musiciens vont chercher l'Espailleur qui prend la tête des révoltés. Ensemble ils se rendent chez la Cantinière où ils se restaurent avant de rejoindre le peuple en effervescence. La cité gronde en effet après les événements de la veille, au cours desquels le Bayle a prétendu exercer le droit de cuissage sur une jeune fiancée.

Le mouvement insurrectionnel se développe et des groupes de gens armés de piques, de fourches et de faux se dirigent vers la place de l'église où la Milice locale, alertée par le Bayle, les surveille. Inquiétés par le tumulte, le Bayle et quelques notables complices ont rapidement franchi le Pont Supérieur afin de prendre leurs distances avec les contestataires. En attendant de voir la tournure que prendront les événements, ils ripaillent dans une maison de la " Coupéra " (Quartier des Tuileries).

La situation semble en effet bloquée quand, heureuse coïncidence, retentit la trompette du Postillon venu en avant garde annoncer l'arrivée (La Batistrada) du Seigneur et de son escorte.

Parvenu place de l'église, le Seigneur , qu'accompagnent le Couret et les Cavaliers Turcs , s'enquiert auprès du Capitaine de la Milice des causes des attroupements et de l'agitation qui règne dans le pays. Informé des prétentions du Bayle, il ordonne aux miliciens et à ses Cavaliers Turcs d'aller se saisir manu militari de son représentant local et de ses complices.

Miliciens et Turcs s'élancent aussitôt tandis que, sous la conduite du Seigneur, un cortège rassemblant Seigneur et révoltés se forme et se dirige vers la Coupéra. Le Couret, qui a donné son cheval à la Mariée qui devait être victime du lubrique Bayle, se place devant l'immense drapeau de la révolte confectionné à la hâte par les épouses des contestataires. Il y dansera et sautera tout le long du jour au rythme des airs spécifiques à la STACADA, joués par les fifres et les tambours. C'est cette danse continue qui a valu à ce personnage le nom de Couret.

Le Bayle et ses acolytes, surpris en plein repas par l'arrivée des Miliciens et des Turcs, sautent par les fenêtres et prennent la fuite. Rattrapés, ils affrontent leurs poursuivants armes à la main. Le Couret, qui n'a pour arme que son bâton de pouvoir, s'oppose au Bayle armé d'un sabre et le vainc. C'est le symbole de la victoire du bien sur le mal.

Vaincus et capturés par les miliciens et les troupes du Seigneur, Bayle et notables sont conduits sont conduits sur l'actuelle place Louis Armand où, au roulement des tambours, l'Espailleur exécute la marche du sabre avant qu'ai lieu le premier jugement. Les Juges déchoient le Bayle et les Notables de leurs titres et les condamnent à être ramenés au village juchés sur des ânes.

Mais alors que le cortège se reforme les condamnés, mal gardés, sautent de leurs montures et s'enfuient à toutes jambes.

Après une succession d'incidents et d'affrontements, les fuyards sont rattrapés à la porte de Gênes où ont lieu les derniers duels. Encadrés et attachés avec des chaînes, d'où le nom de Stacada**, le Bayle et ses acolytes sont conduits devant le Seigneur, le Couret, l'Espailleur et Les Juges qui se trouvent maintenant " Chassa Rouicha " , la Place Rouge.

Cette fois les jugements sont très sévères, les notables sont condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement tandis que le Bayle doit être décapité. Ce dernier, la tête déjà posée sur le billot, supplie et implore le Seigneur lequel s'adresse alors à la foule et lui demande s'il doit faire grâce. Pas rancunier, le peuple de Breil acquiesce et le Seigneur accorde le pardon. Les Juges transforment alors les peines en condamnations humiliantes et dégradantes sous les huées et les applaudissements de la foule.

C'est à ce moment que le Postillon alerte le Seigneur en lui signalant que des Barricades sont dressées dans les rues par des partisans des condamnés. Ce dernier harangue la Milice, sa garde Turque et le peuple qui l'accompagne et ordonne aux Bucherons-Charpentiers d'aller détruire ces obstacles afin de permettre le passage du cortège et celui du drapeau des révoltés Breillois, bannière qui, symboliquement, ne doit jamais s'abaisser.

Après le démantèlement de la dernière barricade, tous les acteurs se retrouvent autour d’un pantagruélique repas suivi, l’après midi, des festivités de réconciliation. Les épouses des Notables dansent alors avec les gens du peuple pendant que le Couret mène le bal et sépare les couples en effleurant leurs mains de son bâton de pouvoir. . De plus, l’enthousiasme de la fête se prolonge dans d’autres musiques et danses folkloriques du groupe ‘’ Ar Tanturoulet ‘’ et se clôture par la danse de la population sous l’animation d’un orchestre champêtre

Voilà comment, au cours des siècles, les Breillois ont transformé la commémoration d’une tragédie en journées de défoulement populaire Malgré quelques interruptions consécutives aux deux derniers conflits mondiaux, cette antique tradition d’A STACADA continue d’être l’événement que les Breillois, jeunes et vieux, tiennent désormais à renouveler fidèlement tous les quatre ans.


Evénements historiques évoqués par A STACADA.

Par Charles BOTTON

 

La tragédie de 1184.

C'est <<...après la Saint Michel Archange >> de l'année 1184 que se sont déroulés les événements qui sont certainement à l'origine de cette tradition. Ils ont débuté après que le comte Otton II de Vintimille, seigneur de la vallée de la Roya, ait quitté sa petite capitale pour rejoindre l'armée de l'Empereur Germanique dont il était le vassal. Profitant de son absence et de celle de ses sergents d'armes, un fort parti de Vintimilliens, auxquels il refusait de confirmer les libertés communales concédées par son prédécesseur, attaque le château de Roquebrune où réside sa famille. Rapidement maîtres de la place, les rebelles en chassent la comtesse et ses domestiques. Mais, déçus de ne pas y avoir trouvé le fils de leur seigneur et furieux d'apprendre que celui-ci a fui pour se réfugier au château de Breil, ils décident de s'y rendre pour le capturer

Le jeune homme - il s'agit du jeune Guillaume qui régnera sous le nom de Guillaume 1er de Vintimille - a effectivement rejoint Breil où il espère être en sécurité. Malheureusement pour ses défenseurs Breillois, les rebelles y arrivent à leur tour:

<< Enfin, ils mirent le siège devant Breil, où le fils du comte s'était retiré, et réussirent à faire capituler leurs adversaires; mais au mépris de cette capitulation, ils retinrent le jeune homme prisonnier, ils égorgèrent une partie des défenseurs et brûlèrent le château.>>7bis

Cruellement marquée par cette tragédie qui s'est terminée dans un bain de sang, la communauté breilloise donnera le nom de " Chiassa Rouicha " Place Rouge, improprement appelée Place Rousse depuis 1865, au lieu où le sang des leurs a été répandu. Et, depuis, comme par une sorte de psychodrame chaque fois renouvelé, c'est sur cette même place que les Breillois d'A STACADA prennent leur revanche en jugeant et en condamnant sévèrement les notables faits prisonniers, devenus, pour un jour, leurs boucs émissaires.

Dans la deuxième moitié du XVI° siècle, un autre événement marquera aussi la mémoire des Breillois quand " le valdoïsme et le paganisme " se répandront dans la Roya. Prenant exemple sur ces " hérétiques " , de nombreux habitants de ce pays contestent le pouvoir des autorités ecclésiastiques ainsi que celle du souverain, représenté localement par le bayle. Ces gens refusent en effet de payer la dîme à l'Evêque et les impôts au fisc ducal. Ils occupent les habitations de l'église et des ecclésiastiques et s'approprient leurs terres pour les cultiver à leur avantage8.

En septembre 1645 une circonstance particulière conduira les breillois à manifester leur mécontentement : Quand la commune, ruinée par les charges de guerre, fera une Dation9 en paiement à ses créanciers en leur remettant, entre autres, les fours publics. Monopole interdisant la construction de fours particuliers pour y cuire le pain familial et d'acheter du pain en dehors du pays.

Un autre événement9, significatif, lui aussi, de cette soif de liberté, a lieu le 17 juin 1700, quand de nombreux Chefs de maison de Breil refusent, malgré la menace de très fortes amendes, de prêter l'hommage au Comte Octave Solaro de Govone, que le Duc de Savoie vient d'investir Marquis du fief de Breil.

La dernière protestation connue contre les édiles locaux remonte à la Restauration sarde. Quand, le 21 mai 1836, trente et un breillois s'adressent10 directement au Roi de Sardaigne pour lui demander de supprimer la Gabelle du pain. Monopole que le Syndic de Breil et quelques notables, détenteurs de ce privilège aboli par la Révolution, ont rétabli à leur seul profit. Ces protestataires signalent au Souverain que :
<< ...au grand détriment des pauvres gens qui sont obligés de subir l'arbitraire du prix et de la qualité que se plait à décréter la dite Gabelle, alors que chacun devrait avoir la liberté de vendre du pain de qualité au plus grand nombre et au moindre prix pour le plus grand avantage du pays et de ses habitants... >>

Depuis, le temps a effacé bien des ressentiments, les gens et les choses ont évolué et, A Stacada actuelle est devenue une journée de liesse que les Breillois et leurs amis fêtent ensemble tous les quatre ans

Les personnages d'A STACADA actuelle :

La relation de cette suite d'événements permet de mieux comprendre pourquoi les personnages d'A Stacada portent des costumes d'époques différentes, allant du Moyen Age jusqu'au Premier Empire:

En tout premier figure " le Couré ", ce jeune homme vêtu de blanc, coiffé du "tortil de chevaler" , tenant dans sa main un bâton enrubanné qui est lui aussi "une marque ou un insigne d'office". Autant de signes qui permettent de l'identifier comme le jeune seigneur de Vintimille qui s'était réfugié au château de Breil.

Egalement le " Seigneur ", s'agissant vraisemblablement de son père, le comte Otton II de Vintimille, lequel a concédé aux Breillois leurs premières libertés communales, plutôt que le comte Octave Solaro de Govone, Marquis de Breil. Il serait d'ailleurs surprenant que les Breillois gardent un souvenir impérissable d'un personnage qui n'est jamais venu visiter son fief et avec qui ils ont eu plusieurs différents au sujet des impôts qu'ils devaient lui payer.

C'est cependant en habits du début du XVII° siècle qu'évolue le seigneur du Moyen-Age.

Dans une même réprobation figurent ceux que l'on désigne sous l'appelation " Notables ". Les Breillois ont ainsi qualifié les révoltés Intemeliens, assiégeants de Breil au XII° siècle (On remarque en effet que la scène des ripailles matinales a lieu immuablement au quartier Coupéra ( Tuileries), sur la rive droite, c'est à dire hors les murs, symbolisation du siège de Breil à l'automne 1184 ) et leurs oppresseurs locaux passés ou contemporains.

Quand au Bayle, personnage le plus représentataif de ce groupe, il est vraisemblablement apparu quand un notable investi de cette charge prétendait s'octroyer le droit de cuissage. Il est le principal bouc émissaire de cette reconstitution.

On pense que les jugements successifs qui condamnent ces tristes sires à des peines de plus en plus lourdes ne sont en fait que les manifestations par lesquelles les Breillois exorcisaient le passé et prenaient, pendant un jour, leur revanche sur leurs oppresseurs. Il faut rappeler que les Juges ne sont intervenus que pendant une période française, très vraisemblablement sous la Révolution et l'Empire ou après le rattachement de Breil à la France en 1860. En effet, pendant la domination des ducs de Savoie et des rois de Sardaigne, c' était le bayle qui, dans les localités, rendait la justice de première instance au nom du souverain depuis la période provençale.

Les autres personnages sont successivement apparu lors de circonstances particulières comme celle de 1543 au cours de laquelle les miliciens Breillois envoyés en renfort au château de Nice ont combattu les Turcs alliés des troupes de François 1er qui assiégeaient Nice. Ou encore quand des Turcs, débarqués à Vintimille, ont remonté la vallée pour en piller les villages.

Le nom du Spailleur ou Espailleur peut avoir plusieurs origines: il peut venir de " espallier " qui désignait le forçat chargé de donner la cadence aux rameurs enchaînés sur les galères des ducs de Savoie.( Navires qui avaient leur port d'attache à Villefranche sur Mer) ou bien encore, selon Pierre Sassi, de "aspailleur" celui qui manie l'épée puisque épée se dit "aspa"12 en vieux breillois. C'est ce personnage qui conduit la révolte.

Le Battistra ou bouffon du Seigneur tire son nom de "battistrada: celui qui marche devant. En Piémont et dans la péninsule on appelait "battistrada" l'avant garde à cheval qui précédait le seigneur pour annoncer sa venue. L'Estafette ou Postillon fait partie de la battistrada puisque c'est lui qui annonce l'arrivée du Seigneur.

Le Porte drapeau que les révoltés brandissent toute la journée a été confectionné par leurs épouses.

Quand à ceux désignés sous le nom de Dragons et Miliciens, on s'interroge en se demandant si, de l'origine jusqu'à la fin du XVI° siècle, il ne s'agissait pas des chefs de maison qui, avec leurs armes personnelles, assuraient la défense de la localité. Les milices campagnardes n'étant crées par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie qu'à la fin du XVI° siècle. L'appellation "dragon" leur a sûrement été donnée lors de la période Française de la Révolution et de l'Empire, de 1793 à 1814.

Le Tambour-Major et la Cantinière sont des personnages apparus à cette époque. Au cours de cette période les troupes de ces armées ont cantonné à Breil et de nombreux Breillois ont parcouru l'Europe sous les uniformes de la Grande Armée. Curieusement, le Tambour Major porte sur la poitrine un gâteau du pays, la "crichènta", et le rôle de la Cantinière est toujours tenu par un homme .

Parmi les danses très anciennes et spécifiques d' A STACADA qu'interprètent ce jour là Fifres et tambours, on trouve la Périgourdine13 qui n'est pas une danse régionales et n'a jamais fait partie des danses de cette tradition qui se terminepar la valse du Couré et de la mariée, mais une vieille danse du Périgord, vraisemblablement introduite à Breil par les fifres et tambours qui y étaient cantonnés durant cette période, ou bien ramenée au pays par un Breillois musicien qui l'a apprise au cours de son séjour dans l'armée française. Elle a eu un succès incroyable sous la Révolution et l'Empire. Elle fut dansée par les Fédérés à Paris, et aussi par le célèbre Général Lefêvre à la Scala de Milan le 25 février 1797, lors d'un ballet satirique mettant en scène un ancien officier général de l'armée sarde, .ce qui provoqua un incident assez sérieux.

L'arlequin est un pur produit de "la comedia dell arte" transalpine. Avec le fouet qu'il fait claquer, il écarte les badauds pour faire place au cortège.

Le Porte hallebarde ou gonfalonier était le notable ayant rang d'officier qui portait le drapeau ( le gonfalon ) de la milice de Breil dans les cérémonies ou quand elle combattait dans l'armée du duc de Savoie Les Messieurs représentent les anciens et les sages du pays ralliés à la cause des révoltés.

On ne possède aucune information sur les bûcherons-charpentiers.

D'autres personnages, tels que les cuisiniers, le herault et quelques autres ont été ajoutés au gré des circonstances.

La jeune mariée, symbole de la pureté par opposition au Bayle, synonyme de malfaisance pour la circonstance, n'est effectivement apparue dans le cortège du matin qu'en 1947, deux ans seulement après l'extention du droit de vote aux femmes. Jusqu'à cette époque, aucune personne du sexe féminin ne participait à la Stacada proprement dite, c'est à dire le matin, car c'était exlusivement une affaire d'hommes où même le rôle de la cantinnière était tenu par l'un d'eux.

Enfin il y a les épouses des notables condamnés puis graciés, désignées sous le nom de Abbadesses ou Badesses lesquelles ne sortent de chez elles que l'après midi pour rejoindre le cortège puis danser avec les révoltés en signe de reconciliation et de paix.

POUR TOUS RENSEIGNEMENTS SUR LA PROCHAINE REPRÉSENTATION D'A STACADA PRIÈRE DE S'ADRESSER À :

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17 place Bianchéri
F-06540 BREIL SUR ROYA
Tel : (00 33) (0)4 93 04 99 76
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